El Hachemi, douceur d’un père, acteur de bien

HachemiSeghir « Il est parmi les croyants des hommes qui ont tenu loyalement leur engagement vis-à-vis de Dieu. Certains d’entre eux ont déjà accompli leur destin ; d’autres attendent leur tour. Mais ils n’ont jamais rien changé à leur comportement, [24] de sorte que Dieu récompensera les hommes loyaux pour leur sincérité, et châtiera, s’Il le veut, les hypocrites ou leur pardonnera. En vérité, Dieu est Indulgent et Compatissant. » [AL Ahzab, Les coalisés, 23-24]

Soeurs et frères, je voulais vous parler d’un frère et lui rendre hommage. Un frère que vous ne connaissez pas, mais il vous semblera familier.

Un frère que j’ai connu, lors de nos réunions dans la région Rhônes-Alpes. Délégué régional, il nous paternait de son sourire, des ses boutades et de sa bonne humeur. Il nous a quitté, jeudi dernier, 12 septembre 2013, peu après l’aube, dans la commune de pont-de-beauvoisin, rejoignant son Seigneur, qui l’a rappelé à Lui, après une vie de bien remplie, et je témoigne de ce que je sais et de ce que j’ai vu. Nous lui avons rendu visite à Pont-de-Beauvoisin, il avait le sourire aux lèvres, même après sa mort … Je me disais, il nous fait une blague et il va se relever … Hélas ! Non ! Bel et bien parti, après avoir enduré une maladie durant ces deux dernières années.

Cependant, tout le monde garde de lui cette image de bon père de famille, souriant, bonhomie et plaisanterie, mais aussi sérieux et saut d’humeur, quand l’Islam n’est pas respecté. Des jeunes ont été éduqués à ses côtés, des mosquées ont vu le jour, directeur de Al Kindi. Il était là où on avait besoin de lui. Modestie et humilité, deux qualités que je lui reconnais, il ne rechignait à aucune besogne. Ni hautain, ni méprisant, il accueillait tout le monde avec indulgence. Je voulais lui dédier cet article en hommage à lui, à sa femme, et à ses enfants qui ont été à ses côtés, participant par leur patience, par leur soutien à l’oeuvre de bien. Et peut-être avec ces différents hommages, ils connaitront mieux leur père.

D’autres frères l’ont connu et ont écrit un hommage. Et j’aimerais partager avec vous ce bel hommage de notre frère Abdelhakim CHERGUI :

Il est des vies qui tirent toute leur splendeur du fait qu’elles ne ressemblent à rien de connu. A l’instant où celle de notre frère Hachmi s’est élevée, à l’heure même où nos cœurs souffrent de cet émouvant au revoir, il est bon, et peut-être même salutaire, de se le rappeler.

L’islam a perdu jeudi dernier, peu après l’aube, en cet homme hors du commun, l’un de ses plus fervents amoureux et l’un de ses plus sincères fidèles. Et nous, ses amis, ses compagnons d’engagement, ses fils et filles, ses frères et soeurs, ses élèves, nous qui avions eu l’insigne honneur d’avoir croisé son invincible sourire, ne serons plus jamais les mêmes.

Le monde aime les héros et les célébrités. Il les maquille, les déguise, en fait des « stars », parfois même des idoles et les fait connaître d’une multitude de gens dont eux-mêmes ignorent jusqu’à l’existence. Faisant de cette fausse spirale une source de profits, le monde s’enrichit injustement en se nourrissant de la crédulité des hommes.

Qu’on se le dise, les vrais héros ne sont pas de ce côté. Inaccessibles à ces lumières trompeuses, les vrais héros ne sont pas des marchandises pour ce système. Et c’est parce qu’il le sait qu’il ne les éclaire jamais, le système. Les véritables héros ne sont pas achetés par lui tout simplement parce qu’ils ne sont pas à vendre. Ils ne connaissent qu’un seul contrat, qu’un unique commerce : « Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis.» (Sourate 9 / verset 111).

Le cœur de ces hommes uniques bat librement, au diapason de l’amour qui leur est inspiré par Celui de Qui provient toute liberté. Ne les imaginez pas inaccessibles. Ils vivent à nos côtés, nous saluent parfois, nous frôlent et nous enserrent. Il ne parlent pas beaucoup d’eux, ne se mettent jamais en avant, ont le sourire gratuit, la main ouverte, l’œil sensible à nos souffrances. Leur existence n’est relatée par aucun tabloïd et vous ne trouverez pas de légendes commerciales attachées à leur nom. Ils vivent dans la Lumière de Dieu, inaccessibles aux vendeurs de faux brillants. L’anonymat qui les entoure est tout autant une preuve de la cécité des hypocrites que la révélation de la gloire qui les attend au Paradis, ce « lieu de nous, où tout se dénoue ».

Hachemi était de ces hommes.

Au moment où j’écris ces mots pour toi, mon frère, trop de souvenirs me remontent et m’inondent. Je me rappelle de toi, dans le kaléidoscope de ma conscience… Assis dans ta petite mosquée de Pont-de-Beauvoisin, psalmodiant le Saint-Coran de ta voix, si belle et si envoûtante… Toi en blouse blanche, celle dont je me moquais toujours parce que j’aimais te voir sourire… Toi au téléphone, tâchant d’obtenir des rendez-vous de collecte dans des mosquées pour Al-Kindi… Toi, me surprenant en train de réviser mon concours d’entrée au Barreau un matin de ramadan dans une des salles de l’école… Toi m’encourageant, toi m’embrassant, toi priant, toi invoquant, toi parlant de tes enfants, toi te souciant des nôtres…

Hachmi, peut-on te rendre hommage autrement que par nos larmes et nos invocations silencieuses ? Je l’ignore. Ce que je sais en revanche, ce que mon cœur connaît par cœur, c’est l’homme extraordinaire et le compagnon admirable que tu fus. Loin de moi l’idée de trahir ton pacte secret avec Dieu, en dévoilant ici tes exploits quotidiens. Je tairais tout ce que j’ai vu de toi qui me faisait t’aimer tellement. Et je prierai Dieu, de toute l’intensité dont je suis capable, afin que d’autres hommes de ta trempe nous parviennent, parmi tes élèves ou tes frères. Je guetterais l’horizon divin pour voir arriver d’autres hommes qui sacrifieront eux aussi, leurs temps, leurs biens, leurs forces au service de la Science, de l’Amour en Dieu, tout le temps et en tous lieux. Dans l’attente, mon frère, j’apprendrai à mes enfants qui tu fus, ce que nous fîmes ensemble, comment et pourquoi nous le fîmes… Peut-être se poseront-ils d’eux-mêmes, comme tu me l’as appris, la seule question qui vaille : pour Qui ?

Dans l’attente, mon frère, j’ai bien compris toutes les recommandations que tu m’as faites depuis ton lit d’hôpital, la dernière fois où nous nous sommes parlés et je voulais te dire ici, parce que ta mort m’aura empêché de le faire directement, que tu peux compter sur moi, mon frère : je m’engage devant Dieu à les appliquer, du mieux que je peux.

Peut-être ainsi y aura-t-il toujours un peu de tes pas, dans mes traces. Je sais que là où tu es désormais, sur la terre céleste des véritables héros, entouré de l’Amour de Celui que tu as aimé toute ta vie plus que toi-même, tu es bien.

À-Dieu, cher frère.

Les gens comme toi, les héros de l’ombre, Hachemi, ne s’éteignent pas en mourant. Ils s’éclairent, s’élèvent et nous illuminent.

Wa al hamdouliLâhi Rabbi al ‘Alâmîn.
Hakim.

Qu’Allah l’accueille en Son vaste Paradis, pardonne ses péchés et lui accorde la compagnie des prophètes, des saints et des gens pieux et quelle meilleure compagnie que ceux-là !

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3 Commentaires

  1. machaAllah, qu’Allah l’accepte en Son vaste Paradis. Je ne connaissais pas cet homme mais j’ai entendu parler de lui durant sa maladie et sa mort qu’en paroles de bien et de respect. Un seul regret : ne pas l’avoir connu. Petite consolation : il porte le même nom que mon papa que j’aime tendrement.

  2. Baraka Allahiufikoum pour les hommages concernant mon cher et tendre abi mon bien aimé père Rahimahou Allah, certes ce fut un pere exemplaire et bien plus mon amour pour lui est juste immense. il nous manque bcp,ne l’oubliez pas dans vos invocations…qu’Allah vous preserve et vous elève au plus haut rang,amine!

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